La réforme de l'ENA - 28/04/2015
Une formation raccourcie favorisant l'alternance
La scolarité, commune à l'ensemble des élèves, est désormais fixée à vingt-quatre mois au lieu de vingt sept. Organisée autour de périodes d'enseignement et de stage, elle comprend trois modules ayant respectivement pour thèmes l'Europe et son environnement international, les problématiques territoriales, la gestion et le management publics.
La formation en alternance à l'ENA a fait ses preuves depuis 60 ans. Elle est donc amplifiée : la formation alterne, dans un « Tronc commun », les périodes d'enseignements pratiques et les stages afin que tous les élèves disposent des compétences professionnelles (juridique, économique, social, gestion…) et comportementales (négociation, communication, conduite du changement…) indispensables pour exercer les métiers de haut fonctionnaire.
Ainsi les stages représenteront dorénavant plus de la moitié de la période de formation, soit 12 mois au moins au total. Ces stages doivent mettre les élèves en situation de responsabilité. Au sein du module Territoires, les stages se dérouleront aussi bien dans les préfectures que dans les collectivités locales. Le stage en entreprise sera systématique au sein du module « Gestion publique » et durera plusieurs mois.
Des enseignements axés sur le terrain
Pour répondre aux enjeux de demain, tous les cursus jugés inutilement académiques sont supprimés. A cet égard, plusieurs types d'enseignements pour partie déjà existants sont renforcés, notamment au sein du 3e module (Gestion publique).
Les études de cas et les mises en situation mobilisant des compétences techniques (juridiques, budgétaires, fiscales…) en matière d'ingénierie des politiques publiques sont favorisées.
Un séminaire long (ex : 2 semaines) de mise en situation sur une problématique d'actualité, à traiter en équipe (ex : gestion de la crise de la grippe aviaire, modification des hypothèses budgétaires, préparation d'un comité de suivi RGPP…) est mis en place.
De plus, des modules de formation mobilisant des compétences comportementales : valeurs, déontologie ; leadership ; conduite de réunion ; conduite de projet / gestion du changement ; communication orale / mediatraining ; gestion des ressources humaines (management, évaluation, connaissance du statut des fonctionnaires) prennent une place centrale.
L'ouverture à la diversité des talents et à l'égalité des chances
Dans son discours du 17 décembre 2008, à l'Ecole Polytechnique, sur l'égalité des chances, le Président de la République a demandé à ce que chaque ministère mette en place des classes préparatoires (CPI) dans ses écoles de fonctionnaires. Ces classes doivent accueillir un effectif d'au moins 30% des postes offerts aux concours et viser un objectif de réussite.
Le ministre en charge de la fonction publique a donc décidé la création d'une classe préparatoire intégrée à l'Ecole, dès septembre 2009. Cette formation, qui accueille 15 jeunes, a pour objet d'aider des étudiants ou des demandeurs d'emploi, de condition modeste, à préparer le concours externe de l'ENA, particulièrement sélectif, en leur apportant un soutien pédagogique renforcé et un appui financier. Ce dispositif est soumis à condition de ressources, de mérite, de motivation et d'origine géographique, notamment au regard des critères de la politique de la ville. Une aide financière est plus particulièrement apportée par les allocations pour la diversité dans la fonction publique.
Textes de référence :
- Décret n°2009-1653 du 23 décembre 2009
- Premier bilan de la réforme de l'Éna : communiqué de presse du 10 décembre 2009
- Le Conseil des ministres adopte la réforme de l'Éna : communiqué de presse du 25 mars 2009
- Le président de la République annonce la réforme de l'Éna, le 17 décembre 2008 à l'École polytechnique
- Décret n° 2002-50 du 10 janvier 2002 relatif aux conditions d'accès et aux régimes de formation à l'Éna (consolidé au 31 décembre 2005)