Les addictions sur le lieu de travail

Autres pages | Publié le 24 octobre 2022 | Mis à jour le 03 janvier 2023

Les addictions sur le lieu de travail constituent un enjeu sociétal pour lequel le développement de la prévention et l’accompagnement des personnes sont essentiels.

L’alcool, le tabac, les médicaments psychotropes et le cannabis sont les substances psychoactives les plus consommées sur le lieu de travail. Ces consommations se retrouvent dans tous les secteurs d’activités et dans toutes les catégories socio-professionnelles. Elles restent cependant souvent taboues au travail. 

Quelles sont des conséquences sur l’environnement professionnel ? 

Les impacts sur le lieu de travail sont pluriels :

  • Des conséquences directes sur la sécurité de l’agent, de ses collègues et des tiers, du fait de la modification du comportement de l’agent par la prise de substances psychoactives, entraînant un risque d’accident plus important. 
  • Des conséquences directes sur la santé de l’agent lui-même : arrêts de travail, maladies, inaptitude... 
  • Des conséquences directes sur le climat interne qui peuvent se traduire par une dégradation des conditions de travail, une surcharge de travail pour les autres collaborateurs, des comportements agressifs ou encore une détérioration de l’atmosphère dans l’équipe.

Les pratiques de consommation de substances psychoactives sur le lieu du travail découlent d’un ensemble de facteurs, parmi lesquels peuvent se trouver, en plus des facteurs personnels, des facteurs liés au travail (pots ou repas professionnels, risques psychosociaux, charge de travail, pénibilité physique). 

Comment prévenir les comportements addictifs au travail ? 

La réduction de ces risques passe par l’élaboration d’une démarche de prévention collective associée à la prise en charge des cas individuels. Cette démarche doit concerner l’ensemble des agents. Pour être efficace, elle doit être élaborée sous forme d’un projet spécifique, dans un esprit de concertation, d’accompagnement et de soutien. 

Cette démarche doit couvrir les différents niveaux de prévention : 

  • La démarche de prévention collective destinée à agir en amont sur les facteurs de risques liés au travail (prévention primaire) : analyse des conditions et de l’organisation du travail et des dysfonctionnements éventuels, formation de l’encadrement, des services de médecine de prévention et des représentants du personnel, sensibilisation et information de tous les agents, etc. 
  • L’utilisation des méthodes telles que le repérage précoce et l’intervention brève (RPIB) afin d’engager une démarche de prévention individuelle si nécessaire, repérer les consommations à risques et réaliser un diagnostic collectif. À noter que le RPIB ne peut être réalisé que par le médecin du travail.
  • L’accompagnement des agents présentant des conduites addictives pour prévenir les inaptitudes et la désinsertion professionnelle.

Différents outils existent pour élaborer et mettre en œuvre ces démarches, notamment les ressources élaborées par l’INRS et les ressources proposées par le portail Addictaidepro soutenu par la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca) et le Fonds de lutte contre les addictions.

Pour aller plus loin 

Le plan gouvernemental de mobilisation contre les addictions 2018-2022

Le plan national de mobilisation contre les addictions 2018-2022 vise à renforcer la politique de prévention afin de protéger la population contre ces risques.

Il s’articule autour de 6 grands défis :

1.    Une prévention pour tous et tout au long de la vie

2.    Une meilleure réponse pour les citoyens et la société aux conséquences des addictions

3.    Un engagement fort contre les trafics

4.    La recherche et l’observation au service de l’action

5.    Un impératif : observer et agir aussi au-delà de nos frontières

6.    Mobiliser dans les outre-mer

Le dispositif ESPER

Le dispositif « Les entreprises et les services publics s’engagent résolument », porté par la Mildeca, s’inscrit dans le plan national de mobilisation contre les addictions 2018-2022. Ce dispositif a vocation à briser les tabous et mobiliser tous les acteurs du milieu professionnel pour la prévention des conduites addictives.

Le projet se structure autour d’une charte qui recense 4 grands engagements :

•    Définir un projet global de prévention des conduites addictives dans le cadre de la promotion de la santé au travail ;

•    Instaurer le dialogue et créer un climat de confiance ;

•    Mettre en œuvre une démarche de prévention non stigmatisante, respectant la dignité des personnes ;

•    Accompagner les travailleurs vulnérables et prévenir la désinsertion professionnelle ;

Le plan santé au travail

Le premier plan santé au travail dans la fonction publique (2022-2025) dont l’objectif n°7 est de "Favoriser l’innovation et l’accompagnement des politiques de prévention" prévoit une mesure qui encourage le développement d’actions en faveur de la santé des agents, telles que la prévention des addictions (diffusion de guides et outils méthodologiques).

Textes de référence

Aucune boisson alcoolisée autre que le vin, la bière, le cidre et le poiré n'est autorisée sur le lieu de travail.

Lorsque la consommation de boissons alcoolisées, dans les conditions fixées au premier alinéa, est susceptible de porter atteinte à la sécurité et la santé physique et mentale des travailleurs, l'employeur, en application de l'article L. 4121-1 du code du travail, prévoit dans le règlement intérieur ou, à défaut, par note de service les mesures permettant de protéger la santé et la sécurité des travailleurs et de prévenir tout risque d'accident. Ces mesures, qui peuvent notamment prendre la forme d'une limitation voire d'une interdiction de cette consommation, doivent être proportionnées au but recherché.

Il est interdit de laisser entrer ou séjourner dans les lieux de travail des personnes en état d'ivresse.

Guides et supports

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