Regard interministériel des acteurs de la coopération administrative à l’international sur la diplomatie féministe

Actualité | Publiée le 14 avril 2025 | Mise à jour le 15 avril 2025

Dans le cadre du comité de coordination des acteurs de la coopération administrative, un atelier technique sur la diplomatie féministe, coorganisé par la mission de la gouvernance démocratique du MEAE (DGM) et la Direction générale de l’administration et de la fonction publique (DGAFP), s’est tenu le 10 mars 2025 à l’Institut national du service public (INSP). Il a réuni les différents acteurs en la matière : l’Ecole nationale de la magistrature, l’INSP, l’Agence française de développement, Expertise France, la Direction générale des finances publiques, la Direction générale du Trésor, le Conseil d’Etat, la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique ainsi que le Sénat.

Un atelier sur-mesure organisé à l’aune de la journée internationale des droits des femmes

La DGM a lancé l’atelier en rappelant le rôle clef joué par les ateliers du comité de coordination des acteurs de la coopération administrative en tant que plateforme d’échanges visant à dégager des orientations communes et à favoriser les synergies pour accroître l’impact des actions de « l’Equipe France ».

Ces échanges revêtent une importance capitale eu égard (i) à la place centrale qu’occupent les administrations publiques dans la réalisation des objectifs du développement durable (ODD) de l’ONU, mais aussi (ii) dans le contexte de la journée internationale des droits des femmes du 8 mars et de la publication de la stratégie internationale de la France pour une diplomatie féministe (2025-2030). A ce titre, l’égalité de genre constitue un enjeu en matière de gouvernance démocratique et un levier d’influence de la diplomatie française.

La DGAFP a ensuite souligné que l’atelier intervient dans un contexte de sollicitations croissantes de la part de ses partenaires internationaux sur les sujets relatifs à l’égalité professionnelle, renforçant la position des thématiques afférentes au genre comme sujets de coopération prioritaires. Dans ce contexte, il est essentiel d’assurer une projection coordonnée à l’international de l’expertise publique française en format « Equipe France », de veiller à la cohérence de la réponse apportée aux partenaires internationaux et de valoriser l’expertise française en matière de diplomatie féministe.

Le genre au cœur de la stratégie internationale de la France pour une diplomatie féministe

Sur le thème précis de l’égalité de genre, le MEAE est revenu sur la stratégie internationale de la France pour une diplomatie féministe (2025-2030). Lancée le 7 mars 2025 dans un contexte de contestation croissante du socle juridique international applicable, celle-ci place les droits des femmes et des filles ainsi que l’égalité de genre au cœur de la politique étrangère de la France.

La stratégie française en la matière s’articule autour de cinq piliers, à savoir : 

  • la défense des droits et libertés garanties par le corpus juridique international ; 
  • la favorisation de la participation et de la représentation des femmes dans tous les processus de décision ;
  •  la lutte contre toutes les formes d’inégalités et violences fondées sur le genre et faites aux femmes ; 
  •  l’adoption d’une méthodologie féministe fondée sur la transversalité, les partenariats, la formation et l’évaluation des actions entreprises ; 
  • ainsi que la mobilisation des financements pour avancer vers l’égalité de genre. 
Un retour sur expérience contrasté…mais prometteur

Les différents acteurs présents ont ensuite partagé leur expérience et sont revenus sur les difficultés rencontrées en matière d’intégration de l’égalité de genre dans les actions de coopération administrative.

De manière générale, si une prise en compte croissante des enjeux d’égalité de genre dans le cadre des actions de coopération administrative a été constatée, plusieurs obstacles persistent :  

  • la valorisation des candidatures féminines est freinée par des biais d’autocensure à l’aune des dépôts de candidatures et/ou la prise en compte partielle de la dimension du genre dans la rédaction des fiches de poste ;
  • l’instabilité politique au sein des pays partenaires, en cours de projets, peut in fine nuire à la promotion de l’égalité de genre ; 
  • le décalage entre des engagements ambitieux affichés par les partenaires et la mise en œuvre concrète peut également constituer un frein à la promotion d’une diplomatie féministe.

A l’issue des discussions, les parties prenantes se sont donc accordées sur plusieurs outils devant permettre la bonne appréciation de la thématique du genre dans les actions de coopération administrative internationales. Ceux-ci concernent : 

  • la sensibilisation des agents publics sur l’intégration du genre dans les projets de coopération administrative et dans l’identification et la formalisation des viviers d’expertes ;
  • l’importance du recours aux outils d’évaluation et de suivi afin de dresser un bilan à l’instant T en matière d’intégration du genre dans la coopération administrative et de permettre le développement d’un processus analytique (ex. recommandations et fiches récapitulatives de l’OCDE) ; 
  • la pertinence d’un angle de dialogue adapté avec les pays partenaires, en particulier dans des contextes peu favorables, afin de valoriser les priorités françaises tout en assurant le respect du principe de non-nuisance de l’action internationale ; 
  • la nécessité du travail en « Equipe France », voire en « Equipe Europe », en s’alliant avec les partenaires techniques et financiers affinitaires afin de porter un message unique et de maximiser l’impact de nos actions.
     

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