Découvrez Joseph, stagiaire à la DGAFP dans le cadre du CiIRA

Autres pages | Publié le 01 juillet 2025 | Mis à jour le 01 juillet 2025

Joseph Apolo Msambya est en stage pour quelques mois à la DGAFP dans le cadre du dispositif des CiIRA qui lui permet de suivre une formation à l’IRA de Metz et d’effectuer un stage en administration. Fonctionnaire du ministère de la fonction publique de la République démocratique du Congo, Joseph a notamment choisi la DGAFP pour ses activités de coopération à l’international.

Quel est votre parcours ? 

Je suis fonctionnaire au ministère de la fonction publique de la République démocratique du Congo, plus précisément au secrétariat général chargé des actifs. 

Nous avons 2 secrétariats généraux : d’un côté le secrétariat général chargé des actifs, c’est-à-dire celui qui gère le personnel en activité, et puis nous avons aussi un secrétariat général chargé des passifs qui gère le personnel retraité. 

Je travaille  au niveau déconcentré, je suis chef de bureau au sein de la mairie de Bukavu, c’est à l’est de la RDC. Je suis venu en France pour suivre une formation continue à l’institut régional d’administration de Metz : 4 mois de formation à l’IRA et un stage de deux mois et demi à la DGAFP.

Pourquoi avoir choisi le CiIRA et qu’attendez-vous de cette formation ? 

Les concours sont organisés au niveau de chaque pays par l’entremise des ambassades de France. Ce que j’attends de la formation c’est d’avoir davantage de capacités, mais aussi avoir une expérience tirée du modèle français car c’est un pays à forte tradition administrative. Grâce à cette expérience, je pense apporter une  valeur ajoutée à mon administration.

J’ai suivi cette formation pour être à la hauteur des tâches que je dois réaliser quotidiennement. En tant que chef de bureau, je suis manager et je gère donc une équipe. La formation me permet donc de faire face à plusieurs défis que doit rencontrer nécessairement un manager. 

Quelles sont vos aspirations professionnelles ? 

Mon aspiration professionnelle est guidée par mon envie de changer de cap. 

Cela fait 9 ans que je travaille au ministère de la fonction publique, j’estime que c’est une expérience importante. Du coup, pour lier ma formation académique avec un master en études internationales et ma carrière professionnelle, ce serait mieux pour moi de basculer dans les institutions publiques internationales. C’est ce qui a même motivé mon choix de stage à la DGAFP, car il fallait que je fasse un stage dans une institution/administration qui a un volet international parmi ses missions. Je suis donc au département de la coopération européenne et internationale, des partenariats et de la prospective. 

Je ne peux pas dire si ce sera en France ou en RDC, car je pense que quand on a des aspirations professionnelles à travailler à l’international, on est prêt à aller partout. 

Quelles sont les différences entre la fonction publique française et celle de votre pays ? 

Il y a plusieurs similitudes entre l’administration française et celle de la RDC. On a d’ailleurs toujours dit qu’il existe des mimétismes entre certains pays du sud et ceux du nord. On a donc un modèle administratif un peu calqué sur le modèle français, bien sûr avec certaines différences qui existent. 

Concernant le recrutement, nous sommes en train de nous aligner sur la France pour que le recrutement se déroule sur la base d’un concours et pour que celui qui mérite puisse accéder à la fonction publique. Nous avançons et nous nous améliorons. Il y a donc peu de différences, seulement dans l’application et le décalage dans le niveau de développement.  Nous avons encore du mal à asseoir les outils collaboratifs souverains. Par exemple, nous sommes un pays qui n’est pas encore bien connecté à Internet, ce qui pose problème pour dématérialiser les processus administratifs. C’est une réforme que la RDC est en train de mettre en place. 

Pourquoi avoir choisi la DGAFP ? Qu’attendez-vous de ce stage et qu’est-ce que ça vous apporte ? 

Mon stage à la DGAFP est aligné avec mes aspirations professionnelles de travailler dans l’international et de m’ouvrir à cette dimension. C’est un passage qui va m’aider à m’ouvrir à d’autres opportunités dans mes recherches d’emploi dans les institutions publiques internationales. J’ai cette conviction car j’ai des témoignages de certains amis qui ont eu l’opportunité de suivre le programme CiIRA comme moi et d’effectuer leur stage à la DGAFP, et cela leur a permis de graviter rapidement les étapes, que ce soit dans notre administration au plus haut niveau ou à l’international. 

En outre, ce stage à la DGAFP va me permettre de transposer les connaissances que j’ai acquises en France dans l’administration congolaise. Même si je ne suis pas détenteur de la décision finale, je vais pouvoir partager les idées. 

Quel est votre plus bel accomplissement personnel ou professionnel ? 

J’ai été acteur dans la société civile avant d’intégrer la fonction publique congolaise. J’ai réalisé plusieurs accomplissements, entre autres la défense des droits de l’Homme à l’est de la RDC (en Territoire de Fizi et en ville de Baraka). C’est une zone en proie à l’instabilité permanente et mon militantisme en tant que défenseur des droits humains a permis un certain changement. Je me suis toujours senti très fier de ça. 

Au sein de mon service d’affectation, quand je travaillais en tant qu’attaché d’administration de première classe avant de bénéficier d’un avancement de grade, ma cheffe de bureau a apprécié ma présence à la mairie de Bukavu, témoignant régulièrement que j’avais apporté un vent nouveau par rapport à tout ce qui se faisait avant. 

Au sein de la DGAFP, on m’a demandé de produire un livrable sur le Cycle international des IRA. Pour moi c’est une réalisation que je pourrai laisser comme trace après mon passage.  

Qu’est-ce qui vous plait à la DGAFP ? 

J’ai eu un bon accueil, au-delà de mes attentes. Je suis impliqué dans tout ce qui se fait au niveau du département et je sens que j’ai ma place au sein de l’équipe.

Une chose m’a beaucoup marqué à la DGAFP : c’est cette approche collaborative à l’échelle européenne et internationale avec les administrations des autres pays. C’est alors que j’ai compris qu’au-delà des relations diplomatiques classiques que les États peuvent entretenir entre eux, il y a aussi moyen de développer des coopérations administratives internationales et qui peuvent avoir des incidences positives sur les relations internationales entre les États. 

Avez-vous une tradition de votre pays à laquelle vous êtes attaché et que vous aimeriez partager avec nous ? 

La RDC a des traditions très riches. 450 tribus, ce qui signifie que chaque tribu a sa propre langue et culture. Bien que nous soyons autant, nous avons toujours réussi à maintenir l’unité congolaise, c’est-à-dire que même si le pays est regroupé en 4 zones linguistiques, nous nous reconnaissons tous en tant que congolais. Et tout ce que nous partageons avec fierté aux autres, c’est notre identité. On se sent fier par rapport à ça, on n’a pas honte de notre identité au-delà des préjugés et de ce que notre pays traverse en termes de difficultés. 

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