journée nationale contre le sexisme

Journée nationale de lutte contre le sexisme

Autres pages | Publié le 19 janvier 2024 | Mis à jour le 25 janvier 2024

À l’occasion de la journée nationale de lutte contre le sexisme, le 25 janvier, la DGAFP met en lumière deux projets inspirants pour lutter contre le sexisme « ordinaire au travail » et un guide pratique pour mieux prendre en charge les violences sexistes et sexuelles dans la fonction publique.

Le guide des outils statutaires et disciplinaires pour lutter contre les violences sexuelles et sexistes dans la fonction publique, publié en novembre 2022, vise à outiller les employeurs publics pour lutter contre les violences sexuelles et sexistes dans la fonction publique. La persistance du sexisme est à l’origine de violences plus graves envers les femmes, dont le nombre ne diminue pas, affirme le Haut conseil à l’égalité dans son rapport annuel 2024 sur l’état du sexisme en France. Il importe que les actes et propos sexistes commis dans les administrations ne demeurent plus impunis et ce guide peut aider les employeurs publics à leur donner une réponse appropriée. 

Conçu dans un souci pédagogique et d’accompagnement, ce guide présente les bonnes attitudes à adopter, et expose aussi les outils statutaires et disciplinaires susceptibles d’être mobilisés. Il vise à améliorer la prise en charge des signalements en favorisant une bonne compréhension de ce que sont ces comportements illicites et en rappelant clairement et précisément le rôle de l’employeur, ainsi que les garanties apportées aux agentes et agents.

Des initiatives inspirantes à diffuser dans la fonction publique 

Ces deux projets exemplaires ont été initiés au sein du ministère des Armées et des ministères économiques et financiers afin de lutter contre le sexisme dit « ordinaire » au travail. Reproductibles, ils ont vocation à essaimer et peuvent être diffusés et mis en place au sein des 3 versants de la fonction publique : 

  • L’outil digital « Combattre le sexisme ordinaire » du ministère des Armées ;
  • L’initiative #StOpE signé en janvier 2022 par les ministères économiques et financiers.

L’outil digital « Combattre le sexisme ordinaire » du ministère des Armées

En 2021, le ministère des Armées a développé et mis en ligne, sur son portail Intranet, un outil de sensibilisation et de lutte contre le sexisme ordinaire accessible 24 heures sur 24. 

Présent dans le monde du travail, le sexisme débute souvent par un stéréotype ou une remarque anodine pouvant conduire à des situations susceptibles de présenter des formes de violence. Le sexisme ordinaire et les stéréotypes de genre représentent donc la première marche de ce continuum. 

Le ministère des Armées a donc décidé de compléter sa politique pour mieux sensibiliser son personnel sur ce sujet, afin d’aider chacun à trouver des éléments de réponse pour faire face à ce type de situations.

Destiné à l’ensemble des agents du ministère des Armées, militaires et civils, pour prévenir et lutter contre les comportements inadéquats, l’outil digital « Combattre le sexisme ordinaire » se situe en amont de l’action de la cellule de signalement « Thémis » qui a vocation à lutter contre les faits susceptibles de qualification pénale de harcèlement sexuel, violences à caractère sexuel ou sexiste ou de discriminations de toute sorte et ne substitue pas à elle.

Cet outil a été sélectionné et cofinancé par le Fonds Égalité Professionnelle 2019 (FEP).

« Combattre le sexisme ordinaire » a 3 objectifs : 

1. offrir aux agents confrontés à une situation de sexisme au quotidien des préconisations et des éléments pour réagir ; 

2. sensibiliser et informer l'ensemble des agents sur les différentes manifestations et les dérives du sexisme ordinaire et des stéréotypes de genre ; 

3. permettre un suivi (via des statistiques anonymes et une courte évaluation) sur le phénomène du sexisme pour mieux agir contre lui.

Cet outil est désormais accessible sur Internet pour permettre à un plus grand nombre de personnels du Ministère d’y accéder, tels que les militaires en opérations extérieures, mais également pour permettre à des acteurs extérieurs au ministère des Armées de s’y connecter.

https://www.combattrelesexismeordinaire.defense.gouv.fr/

logo MinArm

L’initiative #StOpE

Dans le cadre de la lutte contre le sexisme ordinaire, le ministère de l’économie et des finances est devenu signataire de l’initiative #StOpE - Stop au Sexisme Ordinaire en Entreprise - en janvier 2022.

L’initiative #StOpE a été créée en 2018 par Accor, EY et L’Oréal France. Lancée aux côtés de trente entreprises et organisations, elle a pour objectif de lutter contre le sexisme dit « ordinaire » au travail et d’essaimer les actions sur ce sujet.

L’initiative #StOpE, c’est :

  • Un acte d’engagement : elle définit huit actions prioritaires pour agir contre le sexisme ordinaire : afficher et appliquer le principe de la tolérance zéro, communiquer, former, diffuser des outils pédagogiques, prévenir les situations de sexisme et accompagner les victimes, témoins et décideurs, sanctionner les comportements répréhensibles, mesurer et mettre en place des indicateurs ;
  • Un collectif d’employeurs : plus de 200 organisations (entreprises privées et publiques, grandes écoles, associations, administrations) sont investies ;
  • Un espace de partage de pratiques et de ressources : groupes de travail, témoignages, mises en commun de supports et dispositifs.

    L’accueil de tous les signataires de l’initiative à Bercy à l’occasion de la cérémonie annuelle du 25 janvier 2023 a illustré la volonté de rassembler tous les acteurs engagés pour lutter contre le sexisme ordinaire.
initative #StopE
©Sircom MEFSIN - Ouverture par Roland Lescure, Ministre délégué chargé de l’Industrie, et les co-fondatrices de l’initiative
barometre sexisme ordinaire
Résultats du baromètre #StOpE 2023 (enquête auprès de tous les participants de l’initiative #StOpE et d’un échantillon représentatif de 1000 personnes par BVA)

Les chiffres clés du baromètre sur le sexisme ordinaire au travail 2023. Pour 8 femmes sur 10 les attitudes et décisions sexistes sont régulières au travail. Les 3/4 des femmes et les 2/3 des hommes ont été confrontés à des blagues sexistes, qui restent répandues au travail. 50% des femmes managers disent avoir été confrontées à des attentes spécifiques du fait de leur genre.

Le 8 mars 2023, à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, le baromètre #StOpE a été lancé auprès de l’ensemble des agents du ministère. L’objectif était de récolter l'avis des femmes et des hommes du ministère sur leur vécu au quotidien, au cours de leur vie professionnelle et de mesurer précisément le sexisme dans les services au-delà des signalements. Ce baromètre, en partenariat avec l’AFMD et le sondeur BVA, s’est déroulé jusqu’au 15 avril 2023 et les principaux résultats ont été communiqués en juillet 2023 sur l’intranet ministériel. Il ressort du baromètre les résultats suivants sur la base de plus de 20 000 répondants au sein des ministères (15% des effectifs) :

  • Une différence de perception entre les femmes et les hommes : 87% des femmes répondantes estiment que les inégalités professionnelles sont encore très importantes contre 48% des hommes répondants, et 80% des femmes estiment être régulièrement confrontées à des attitudes ou des décisions sexistes dans le monde du travail (55% des hommes sont du même avis) ;
  • L’implication des ministères économiques et financiers jugée positivement avec 63% des femmes et 77% des hommes qui considèrent que les MEF sont activement engagés contre le sexisme ; 
  • Une meilleure connaissance des conséquences du sexisme : 49% des femmes disent avoir déjà avoir été affectées de façon significative par des comportements sexistes et 59% ont mis en place des conduites d’évitement dans ce contexte (tenue portée, éviter d’être seule avec certaines personnes, prise de parole en réunion moins fréquente, etc.) ; 
  • Les agissements sexistes présents sous différentes formes (propos et blagues, sexisme en réunion, invisibilisations, stéréotypes et attitudes discriminantes) et dans différentes situations (maternité/paternité, conciliation des temps de vie, carrière, rémunération).

Ces résultats ont permis d’avoir une meilleure connaissance des situations professionnelles impactées, de recueillir les actions prioritaires identifiées par les agents pour agir contre le sexisme et de travailler sur un plan d’action spécifique actuellement en cours d’élaboration.

Ce baromètre a vocation à être reconduit en 2025.

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