
Brian Guérittée partage son expérience à la suite de sa formation à l’IRA de Nantes
Autres pages | Publié le 19 août 2025 | Mis à jour le 25 août 2025
Après avoir réussi le concours des IRA, Brian Guérittée a suivi sa formation à l’IRA de Nantes, de septembre 2021 à mars 2022. Il est aujourd’hui adjoint au chef de cabinet au sein de la préfecture des Hauts-de-Seine et nous partage son expérience à la suite de sa formation.
« On balaie pas mal de champs de compétences qu’un cadre peut être amené à solliciter »
Quel était le nom de la promotion ?
Pour le coup, nous n’avons pas choisi un nom de personnalité, nous trouvions cela trop scolaire et nous voulions une marque plus originale ! Nous avons donc surnommé notre promotion « Odyssée », car l’IRA était le début de notre voyage dans le « fonctionnariat ». Entreprendre une odyssée met en avant le courage, les rencontres qu’on y fait, l’entraide, ce qu’on apprend, pour arriver à un but, on ne sait pas trop où d’ailleurs, mais dans la fonction publique. Cela rappelle la vie de manière générale et l’IRA a été un moment de notre vie qui a contribué forcément à lui donner un sens plutôt qu’un autre.
Quel est l’élément déclencheur qui vous a donné envie de passer le concours des IRA ?
J'ai toujours eu un œil sur le secteur public. En réalité, je pensais initialement devenir magistrat avant de changer de voie et j'ai réalisé un master de droit public en apprentissage au sein du ministère des Armées. Après cela, j'ai pris une année sabbatique pour réfléchir à ce que je comptais faire de ma vie. La crise sanitaire est arrivée, le marché de l'emploi s'est figé. Et par pur hasard, mon ancien supérieur m'a rappelé pendant le premier confinement pour me proposer de revenir en tant que contractuel équivalent cadre dès la fin du confinement, ce que j'ai accepté.
Cela me faisait plaisir de retrouver mes anciens collègues qui m'avaient formé et encore plus sous un nouveau statut. J'ai donc pris le poste de chargé d'études juridiques et RH au sein de la Direction des ressources humaines du ministère de la Défense. 18 mois plus tard, notre service est réorganisé et nos missions sont délocalisées dans de nouveaux locaux à Tours. Cependant, je n’avais pas du tout envie de déménager de Paris, mais en tant que contractuel, je n'avais que 3 solutions : partir à la chasse à un emploi, être muté d'office sans avoir le choix du poste proposé ou, comme me le conseillaient mes supérieurs, passer un concours. Et voilà comment je me suis retrouvé à l’IRA !
Quel est votre souvenir le plus marquant de cette période ?
Mon événement marquant, c’est cette parenthèse qu’offre l’IRA dans une vie quotidienne, j’ai presque retrouvé un semblant de vie étudiante dans une nouvelle ville, avec de nouveaux camarades, de nouvelles habitudes à prendre. C’est une bouffée d’air frais et un nouveau tremplin pour de nouvelles aventures non écrites.
Quel est le cours ou l’intervenant qui vous a le plus influencé ?
Le RCA (rapport commandé par les administrations) a été mon devoir le plus intéressant, et je trouve qu'il n'est d'ailleurs pas assez mis en avant par les IRA comme étant ou devant être l'épreuve phare de la scolarité. C'est le seul moment de notre scolarité où l'on adopte une posture professionnelle en équipe pour répondre à une commande d’une administration. Nous sommes confrontés au réel, face à des agents publics en poste qui nous confient une mission de fond et attendent des résultats concrets. Cela nous oblige à formuler des pistes de travail et de réflexion au demandeur qui sont réalisables, donc à prendre en compte les réalités humaines, budgétaires, sociales des organisations. Enfin, comme nous sommes dans un groupe imposé, nous avons tous des choses à s'apprendre, et on en apprend également sur soi-même.
Quel a été votre parcours professionnel depuis votre prise de poste ?
J’ai été chargé d’études juridiques et RH à la DRH du ministère des Armées avant mon entrée à l'IRA. À ma sortie, j'ai occupé le poste d'adjoint au chef du bureau de l’asile à la Préfecture des Hauts-de-Seine, poste en pleine expansion en raison de la guerre en Ukraine qui se déclarait et de la volonté des États européens d'accueillir les populations déplacées.
Aujourd'hui, je suis sur des sujets complètement différents, mon Préfet, Alexandre Brugère, est arrivé en novembre dernier, et j’ai rejoint son cabinet 10 jours plus tard. En tant qu’adjoint au chef de cabinet, je suis en charge de tout ce qui touche à la représentation de l’État, en m’occupant de tout ce qui a trait au protocole, comme les visites officielles, les cérémonies, les déplacements du corps préfectoral (inaugurations, expositions…), des interventions des élus, des distinctions honorifiques, des affaires politiques et cultuelles…
Le plus stimulant, ce sont les visites officielles des membres du Gouvernement, parce que rencontrer des responsables politiques ce n'est jamais anodin, et tout ce qu’ils visitent, nous le visitons également, les rencontres sont nombreuses, les sujets aussi, c’est enrichissant et nos journées ne se ressemblent jamais.
En quoi cette formation vous a-t-elle bien préparé à vos fonctions actuelles ?
J’étais un faux externe donc je relativise la formation pratique des IRA. J’avais déjà travaillé et avais donc une culture administrative. S’il faut que je me concentre sur quelque chose, je dirais que les IRA ont été utiles sur le volet managérial, car je n’en avais jamais fait, et les épisodes pratiques de la formation avec des jeux de rôles nous outillent.
Quelle compétence acquise pendant votre formation vous est le plus utile aujourd’hui ?
C’est notamment, lors du RCA, le fait de travailler en équipe avec une équipe que l’on n’a pas choisie car c’est exactement ce qui se passe à chaque fois que l’on arrive sur un poste. C’est la meilleure formation que l’on a à l’IRA, appréhender les autres et s'appréhender.
En un mot, une phrase, qu’est-ce qui rend pour vous la formation des IRA vraiment unique ?
La transversalité. C’est une formation où, en accéléré, on balaie pas mal de champs de compétences qu’un cadre peut être amené à solliciter à un moment donné, avec en plus de cela une immersion professionnalisante.
Quel conseil donneriez-vous à un étudiant qui envisage une carrière dans la fonction publique ?
Je lui dirais de ne pas hésiter, que c’est une expérience à faire. Les administrations sont en train tout doucement de se renouveler. On rencontre donc des équipes et des cadres dynamiques et motivés. Tout le monde a la boussole de l’intérêt général, du bien commun. On a envie de travailler pour un usager et de lui rendre son service public meilleur. De plus, si l'on est attiré par les fonctions régaliennes, on ne les trouve nulle part ailleurs que dans la fonction publique. Il ne faut pas s’arrêter à ce que l’on voit, c’est tout un cheminement et il y a tellement de postes et de choses que l’on peut faire et dont on n’a pas connaissance qu’il faut rester ouvert sur ce que l’on va nous proposer.