80 ans de la DGAFP
Autres pages | Publié le 08 octobre 2025 | Mis à jour le 17 octobre 2025
Depuis 1945, la DGAFP façonne les ressources humaines de la fonction publique. Plongez dans son histoire grâce à une chronologie et une vidéo qui retracent huit décennies d'action, ainsi que des pages dédiées à ses anciens directeurs, à ses différents lieux d’implantation et aux moments marquants de sa vie.
En 1945, au lendemain de la Libération, une priorité s'impose aux gouvernants : reconstruire un État à la mesure des ambitions de la France libérée et doter le pays d'une administration apte à servir cet État. La direction de la fonction publique voit le jour le 9 octobre 1945, créée par l’ordonnance n°45-2283 signée du Général de Gaulle. Le jour même, elle est à pied d’œuvre, chargée de mettre en œuvre une politique d'ensemble de la fonction publique. Un an plus tard, le 19 octobre 1946, naît le statut général des fonctionnaires.
Depuis 80 ans, elle accompagne les transformations de la fonction publique pour répondre aux attentes de la société française.
« Le pouvoir politique se devait de disposer d'une direction apte à réfléchir, à établir les principes d'une politique à long terme. Une direction de la fonction publique était indispensable si l'on voulait donner au Gouvernement l'instrument durable d'une politique du personnel. Le temps de l'improvisation, de la dispersion, était dépassé. Le plus grand employeur de la Nation devait cesser d'être le plus inorganisé, voire le plus indifférent. »
Huit décennies de construction, d’évolution et de transformation au service des agents publics et des citoyens
Depuis 1945, les ressources humaines de la fonction publique se construisent notamment à travers des accords, des textes de lois et des circulaires qui traduisent les évolutions de leur époque.
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Revivez la matinée d'études à l'occasion des 80 ans de la DGAFP
Le 6 octobre 2025 en Sorbonne, la DGAFP a organisé une matinée d'études à l'occasion de son 80e anniversaire. La matinée fut ponctuée par différentes interventions :
- Un temps d’échanges entre Pierre Rosanvallon, historien et sociologue, professeur au Collège de France et deux agents de la direction, autour des fondements de la DGAFP dans la France de l’après-guerre ;
- L’intervention d’une quinzaine de jeunes en écoles de service public et Prépa Talents autour du thème « Inventons la fonction publique de demain ». Les élèves ont pitché sur 3 sujets : la fonction publique en 2050 ; le recrutement, l'attractivité et la fidélisation des talents ; et enfin l’engagement dans la fonction publique. Cette séquence a été animée par Johanne Fora--Porthault, présidente de l’association FP21 - Fonction Publique du 21e Siècle, directrice du programme La Friche au ministère de la Transition écologique ;
- Une dernière table ronde autour de la question « Dialogue sur l’avenir : quelles perspectives pour la fonction publique et la DGAFP ? » en présence de Rémi Bouchez, Mylène Jacquot, Philippe Laurent, Emmanuelle Prouet et Vannessa Fage-Moreel, le tout animé par Bruno Botella, directeur de la rédaction d’Acteurs publics.
Retrouvez l'ensemble des interventions sur la chaîne YouTube de la DGAFP
80 ans en poème
Rania Ben Salah vient de terminer sa formation à l'École nationale d'administration pénitentiaire (ENAP) et a obtenu sa pré-affectation à Quimper, en qualité de Directrice pénitentiaire d'insertion et de probation.
Lors de notre cérémonie des 80 ans, elle nous a offert avec beaucoup de conviction et d'émotion son poème "Le plumage et le Devoir", dont les vers résonnent en chacun de nous. Merci à elle pour ses mots et son engagement. Nous le partageons ici et s'il fait écho en vous, partagez-le à votre tour.
Le plumage et le Devoir
Aux lendemains troublés, la République a dit :
Qu’un concours doit briser le joug des héritiers,
Qu’à chacun soit donnée la même chance d’accéder,
Que le mérite seul guide et fasse autorité.
Ce noble fondement fut l’élan fondateur,
Un appel à l’équité, un rempart contre l’heur.
Mais voici qu’aujourd’hui s’impose un nouveau risque :
Des prépas hors de prix, commerce élitiste.
Elles vendent la victoire à qui peut la payer,
Et réduisent l’esprit à des copies dictées.
Les clones qu’elles forgent, tous faits du même bois,
Étouffent la sincère motivation qui croit.
La pensée se réduit à la leçon servile,
Un savoir récité, sans création ni style.
Face à ce péril froid, une lueur persiste :
Par la prépa Talents, l’administration résiste,
Offrant aux plus modestes l’élan d’un vrai soutien,
Pour que le concours reste un destin républicain.
Et l’on dit volontiers que l’Administration
Est vieille, immuable, sourde à l’innovation.
Mais qui donc a tenté de bousculer ses murs,
D’oser rompre le temps, ses pesanteurs obscures ?
Si l’on veut qu’en demain nos services rayonnent,
Qu’ils engagent, qu’ils gardent, qu’ils attirent et résonnent,
Il faut donner du sens, exalter les vertus,
Mettre en avant l’humain, l’élan vraiment vécu,
Pour mieux prévenir encor la récidive aux barreaux,
Et rappeler que ce choix n’est pas tremplin ni fardeau.
Car l’agent pénitentiaire, par vocation sincère,
Ne sert pas par calcul mais par esprit de lumière.
L’administration, déjà riche en ses voies,
Tire sa vraie grandeur de la pluralité des voix.
Qu'elle écoute le terrain, qu'elle entende les plus simples,
Ceux qui sans grands titres perçoivent mieux les failles,
Car parfois la vérité jaillit hors des cénacles,
Des bouches sans prestige mais au savoir tenace
Ne donner qu’aux diplômés le droit de dire et voir,
C’est priver la Maison d’une part de son miroir.
La force d'un service est d'accueillir ensemble,
La rigueur des savoirs et l'expérience humble
Il faut aussi, sans crainte, appliquer la sanction
À quiconque bafoue nos valeurs, nos missions.
Ni carnet d’adresses, ni sang d’une lignée
Ne doit protéger l’âme infidèle, dévoyée.
Car l’État n’est jamais aussi fort que lorsqu'il ouvre les yeux,
Lorsqu'il sait punir, même l’ami des Grands Dieux.
La loyauté trahie doit trouver sa réponse,
Et l’entraide entre pairs demeure notre encre et fonte.
En deux mille cinquante, l’espoir est dans ces mains :
Que l’agent le plus simple ait voix dans les destins.
Non plus seulement ceux qui siègent au sommet,
Mais le terrain vivant, où tout se fait, ou tout se tait.
Le diplôme n’est rien sans la flamme sincère,
Le prestige ni le rang ne font un bon serviteur.
Ce sont l’engagement, le courage, la droiture,
Qui nourrissent la cité et préservent son honneur.