Amandine, une apprentie tapissière en or
C’est un métier dont Amandine Vidal n’avait pas idée, et qui lui tend aujourd’hui les bras. « Je recherchais quelque chose d’artisanal et d’artistique. J’ai découvert un métier devenu une passion ! » .
En 2016, un tapissier l’invite à découvrir le métier toute une journée. Coup de cœur ! Amandine décide de s’inscrire au CAP Tapisserie d’ameublement option décor du lycée Atlantique de Royan (17). La formation initiale lui prendra un an, avant de poursuivre, pour deux ans, un CAP tapisserie option siège. « J’ai préféré cumuler les deux options décor et siège du CAP pour découvrir le métier dans sa globalité ». Mieux, elle intègre par le biais de l’apprentissage l’atelier Tapisserie du château de Versailles. Depuis, Amandine n’arrête pas d’apprendre et… de s’émerveiller. « Tous les jours, je me dis que j’ai une chance incroyable d’évoluer dans ce cadre exceptionnel. Et dire que je n’étais jamais allée au château de Versailles avant d’y être admise comme apprentie ! »..
Son décor quotidien, le château de Versailles
À Versailles, l’exigence est de mise. Des qualités de minutie, de patience, de persévérance régissent également et quotidiennement ce métier – « un métier qui s’apprend avec le temps » et qu’elle apprend aux côtés de son maître d’apprentissage, Jérôme Lebouc. « Il est très exigeant ! Mais c’est ce que je recherchais, ça me fait progresser, et l’apprentissage est une étude qui va beaucoup plus en profondeur ». Une voie qu’Amandine a choisie « parce qu’apprendre des anciens permet une meilleure transmission ».
Le souci du détail
« Il me faut être curieuse, persévérante, et chercher les petits détails. Si je travaille sur un fauteuil Louis XV, je vais être amenée à le garnir avec beaucoup de rondeurs, alors que si je travaille sur un fauteuil Empire la garniture sera beaucoup plus stricte, avec des lignes droites ». Des détails qui animent son quotidien, et qu’elle peaufine par une meilleure connaissance de l’histoire de l’art. « C’est indispensable pour pouvoir authentifier le mobilier, et davantage encore s’il s’agit de reconstituer une garniture selon les modes opératoires utilisés à l’époque ».
L’étoffe d’une grande apprentie
C’est notamment cette exigence qui a incité ses professeurs, dès sa première année de CAP en siège, à l’inscrire au concours des meilleurs apprentis de France. Le résultat : une double médaille d’or ! (départementale, puis régionale). Une récompense aussi exceptionnelle qu’inattendue pour l’apprentie tapissière d’à peine 21 ans. « J’ai eu à travailler une chauffeuse anglaise que je n’avais jamais vue ni étudiée ! ». Qu’importe, Amandine se documente un maximum (l’équivalent en heures d’un peu plus d’un mois de travail), et de nouveaux horizons s’ouvrent à elle. « J’aimerais bien rester dans l’aspect traditionnel du métier, le garnissage traditionnel en crin animal est un savoir-faire unique que j’aimerais approfondir dans le futur ».
Héritière d’un art à la française
C’est une expérience de tous les jours. L’atelier dans lequel Amandine évolue se pare de ses plus beaux atours lorsque le travail est fait avec amour et implication. Déterminée à embellir, sublimer les décors drapés d’un savoir-faire traditionnel, Amandine n’en a pas fini avec le perfectionnisme. Ni les études. « L’an prochain, je veux poursuivre en BTM (brevet technique des métiers), on y travaille des sièges plus difficiles et plus complexes encore ». Et comme Amandine aime à le rappeler : « faire et défaire c’est apprendre ! ».
Pour en savoir plus sur les formations :
- Tapissier / tapissière d'ameublement (fiche ONISEP)
- CAP Tapissier-tapissière d'ameublement en siège (fiche ONISEP)
- CAP Tapissier-tapissière d'ameublement en décor (fiche ONISEP)
- BTM Tapissier décorateur option garniture (fiche ONISEP)
- BTM Tapissier décorateur option couture (fiche ONISEP)
- Annuaire des lycées et des CFA (fiche ONISEP)