"Entrer dans la fonction publique, c'est donner du sens à son quotidien et à sa carrière"
Pascal Esteves ne connaissait pas le monde des Douanes avant de passer le concours d'agent, en 2004, et de monter en grades au fil des années. Depuis l'an dernier, il s'occupe de la communication à la Direction Générale des Douanes et Droits Indirects, dont les locaux sont situés à Montreuil (93).
Mon parcours
Après un master d'économie, j'ai décidé de passer des concours. Je sentais le besoin d'avoir un métier utile pour la collectivité, de donner un sens à mon quotidien professionnel. Je savais qu'en entrant dans la fonction publique, quel que soit le métier, j'allais œuvrer à mon niveau et à ma manière au bien-être collectif.
Un ami fonctionnaire m'avait conseillé de passer tous les concours et de toutes les catégories : "chaque grade, chaque métier, est épanouissant et valorisant". Après 17 ans de fonction publique, je confirme et je le remercie encore pour ses conseils.
Représentant des Douanes
Je suis entré en mai 2004 en réussissant le concours d'agent des douanes (catégorie C). Ensuite, en 2005, j’ai eu le concours de contrôleur (catégorie B), en 2013 celui d'inspecteur (catégorie A) et en 2020 la sélection d'inspecteur principal ! J'ai été ainsi agent et chef d'équipe de la surveillance au sein d'une brigade aéroportuaire, contrôlant les voyageurs dans le but de lutter contre les trafics, puis chef d'équipe et formateur, ensuite rédacteur au sein de la Direction générale, notamment sur des thématiques de gestion de crise/vigipirate/conventions internationales. Depuis juillet 2020, je suis adjoint à la cheffe du bureau de la communication.
Souvenirs d’enfance
Avant d’y travailler, je ne connaissais que très vaguement les missions et les métiers de la Douane. La première fois que j'ai rencontré un douanier, c'était lors d’un contrôle : j'avais 10 ans, mes parents nous avaient amené à Andorre, nous rentrions tard, la lampe torche du douanier m'avait réveillé et j'avais été paniqué car je dormais sur le seul achat que nous avions fait : une bouteille d'alcool. Bien en deçà des limites des franchises d'alcool, mais j'avais paniqué ! Je ne pensais pas que j'allais exercer le même métier 15 ans plus tard.
Mes missions
Dans chaque grade, les formations dispensées m'ont permis de m'accomplir pleinement dans mes missions. En tant qu'agent des douanes, ma première affaire a été la découverte, dans les bagages d'un voyageur, de biens culturels pillés sur un site mortuaire en Asie. La découverte et la saisie des objets ainsi que la rédaction des procès-verbaux ont été un moment important, et me confirmant que j'avais fait le bon choix. Je ressens cela très régulièrement, notamment quand j’ai pu, avec l’appui d’un collègue du ministère des Affaires étrangères, concrétiser un projet avec des autorités étrangères. Ce projet concernait les bureaux de contrôles nationaux juxtaposés (BCNJ) : ce sont des zones qui permettent à un Etat limitrophe d'exercer ses missions de contrôle de franchissement de frontières sur le territoire du pays partenaire, comme avec Andorre ou la Suisse. Nous travaillons de manière très efficace et complémentaire.
C'est un axe que j'aime beaucoup dans nos métiers : les projets internes ou interministériels. C’est très intéressant de coordonner ou de participer à des grands rendez-vous comme le Brexit.
Une aventure humaine
Plus qu'un métier, c'est une incroyable aventure humaine. L'administration est le reflet de la société par les agents qui la composent : une variété de profils et de parcours très enrichissants.
Aussi, cette expression "être/entrer en douane" est une expression purement douanière qui indique vraiment l'esprit collectif qui est très présent en douane.
La Douane est à la fois l’administration de la frontière et l’administration de la marchandise.
Nous sommes des agents de bureau ou de brigade, des formateurs/professeurs, des rédacteurs, des informaticiens, des marins, des pilotes, des motards, des maitres-chiens, des experts réglementaires ... Il est très facile de passer d'un métier à un autre. L’administration facilite ce type de mouvement et accompagne les agents en prévoyant des passerelles et des formations.
Évoluer professionnellement
Pour avoir passé les trois niveaux de concours, je peux confirmer que cette progression n'est pas nécessairement une fin en soi. En effet, chaque grade permet d’accéder à des métiers passionnants. Ils sont source d'épanouissement personnel, et des formations sont ouvertes à tous pour se préparer aux écrits et aux oraux. J'ai profité de ces dispositifs et je pense que c'est une véritable chance pour qui veut avoir des responsabilités ou mettre en pratique un projet de carrière.