Interview de Frédéric Lauze, médiateur interne de la police nationale - 08/11/2013
Frédéric Lauze, premier médiateur interne de la police nationale, a reçu le trophée des espoirs de la médiation à l’occasion du symposium annuel de la médiation professionnelle qui s’est déroulé à la Bibliothèque nationale de France les 17 et 18 octobre derniers.
Cette distinction vient récompenser la qualité du projet de médiation interne de la police nationale mis en place depuis le 1er janvier 2013.
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Pour vous, quelle est la signification du trophée des espoirs de la médiation ?
Cette distinction est importante pour la police nationale car c’est une marque de reconnaissance extérieure à l’institution et au ministère de l’intérieur. En effet, c’est la chambre professionnelle de la médiation et de la négociation qui rassemble des médiateurs professionnels ou en formation venus de tous les horizons professionnels (inspection du travail, avocats, psychologues, magistrats, cadres du secteur privé…) qui a décidé de récompenser le projet de médiation au sein de la police nationale et sa mise en œuvre depuis le 1er janvier 2013.
En matière de résolution des conflits, la médiation a un avenir certain devant elle comme mode alternatif de règlement du contentieux. Elle illustre la volonté moderne de régler plus en amont un conflit, de façon plus rapide, moins coûteuse et moins conflictuelle qu’un procès ou un recours en justice.
En effet, lorsque un policier ou un agent intente un « procès » à son administration ou à son chef de service, ce n’est ni banal ni sain pour l’institution et un contentieux se traduit souvent par une rupture de confiance entre l’agent et son administration, une moindre motivation et performance. De surcroît, au final, le juge, limité par les techniques de la procédure contentieuse juridictionnelle, dit le droit mais ne règle pas forcément une situation conflictuelle qui présente, dans la plupart des cas, des aspects humains, sociaux et professionnels et pas seulement juridiques. Ainsi, l’instauration de la médiation au sein de la police nationale a été saluée par cette récompense dès lors qu’elle contribue à l’amélioration de la qualité relationnelle dans notre institution.
D’autres professionnels de la médiation pouvaient prétendre à cette récompense. Pourquoi a-t-on choisi de distinguer le médiateur interne de la police nationale ?
J’ai été distingué, mais également le premier président de la cour d’appel de Fort-de-France ainsi qu’un cabinet d’avocat qui ont mis en place des projets de médiation jugés innovants et efficaces.
La chambre professionnelle de la médiation et de la négociation, consciente de la complexité d’introduire un dispositif de médiation au sein de la police nationale où la gestion des carrières et des agents est partagée entre des directions d’emploi très spécifiques et différentes, les SGAP et les directions centrales (DRCPN, PPP,…), a voulu saluer la mise en place de ce projet à l’initiative de la direction générale de la police nationale et de son directeur général.
Comment avez-vous vécu cette reconnaissance ?
Comme une marque d’encouragement et une reconnaissance gratifiante car extérieure à la police et à l’administration. Au-delà de ma personne, c’est réellement la direction générale de la police nationale qui a été également récompensée pour la création de ce véritable outil de gestion des ressources humaines innovant.