Édito des ministres, Éric Woerth et Georges Tron - 05/08/2011
Le Conseil d'Orientation des Retraites (COR) a remis ses projections en matière de financement des retraites le 14 avril dernier : aujourd'hui, une retraite sur 10 n'est pas financée et si rien n'est fait, ce sera progressivement une sur 6 à compter de 2030.
Notre système de retraite est menacé avec un tel niveau de besoin de financement : dans ses projections, y compris sous l'hypothèse d'un retour au plein emploi, le COR estime que le déficit annuel de l'ensemble de nos régimes de retraites sera de 70 Mds E en 2030 et de plus de 100 Mds E en 2050. Les régimes de la fonction publique représentent près de 50% de ce déficit, alors que les retraités de la fonction publique représentent 20 % des retraités.
Notre objectif est clair : sauver notre système de retraite. Pourquoi ? Car il est le fondement de notre solidarité. Il est le fruit de notre culture et de notre société. Les Français y sont légitimement attachés : c'est grâce à lui que se maintient le pacte social qui lie les générations entre elles.
En effet, notre système est fondé sur la répartition, c'est-à-dire sur la solidarité entre les actifs et les retraités. Or, les Français sont de plus en plus nombreux à partir à la retraite, vivent de plus en plus longtemps, alors que le nombre d'actifs pour financer ces retraites est, en proportion, de moins en moins élevé.
Nous devons donc faire évoluer nos règles en matière de retraite dans un esprit d'égalité et d'équité. L'égalité implique que l'ensemble des Français, y compris les fonctionnaires, soient parties prenantes de la réforme.
L'équité implique d'examiner les règles spécifiques à la fonction publique. Nous n'avons aucune intention de gommer les spécificités des métiers des fonctionnaires. Vous participez, comme fonctionnaires, au développement du pays, à la création de ses richesses ainsi qu'à la cohésion sociale de notre pays. Nous devons donc examiner sans a priori ces particularités, leur justification et la pertinence de leur évolution ou non.
C'est dans cet esprit que nous avons engagé une large concertation avec les représentants des organisations syndicales et les partis politiques.
Cette concertation sera dense et s'échelonnera sur plus de six mois.
Les premières réunions bilatérales organisées avec les représentants des organisations syndicales sur la réforme du régime de retraite français ont débuté le 12 avril, suivies depuis le 22 avril d'une concertation spécifique relative à la Fonction publique.
L'objectif de cette concertation est de prendre le temps de discuter des moyens de réussir une réforme nécessaire, juste et efficace.
Pour nous, clairement, l'enjeu de cette réforme est de sauver notre système de retraite par répartition sans nier les spécificités de la Fonction publique, afin que les retraités de demain, nos enfants, puissent bénéficier de la même solidarité que celle qui est aujourd'hui au coeur de notre société.
Éric Woerth, Ministre du Travail, de la Solidarité et de la Fonction publique
Georges Tron, Secrétaire d'État de la Fonction publique