"Sous le bonnet", des visages fiers de leur fonction publique

Combattre "une vision parfois poussiéreuse" du quotidien dans la fonction publique et contribuer à la rendre plus attractive est un défi. Le projet "Sous le bonnet", financé dans le cadre du FIRH (fonds d'innovation RH), le relève à travers une série de vidéos donnant la parole à des agents.
La genèse du projet
Nous sommes en avril 2018, le projet "Sous le bonnet" commence à prendre forme dans le cadre d'un hackathon. L’idée : améliorer l’attractivité des métiers dans la fonction publique.
Une équipe de six agents aux profils différents (dans l’innovation numérique, les affaires sociales, etc.) et issue des trois versants de la fonction publique se rencontre. Et s’entoure des caméras de La Fabrique RH. Action !
Et réactions de Chrystèle Angrand, cheffe de projet digital à l'AP-HP et l’une des référentes du projet soutenu par la DGAFP : "On est partis du constat que nous, agents publics, ne parlons pas assez de ce que nous faisons. Pour répondre au déficit d’attractivité, ce sont les agents eux-mêmes qui expliquent leurs métiers. Ils parlent de leur quotidien au travail, pourquoi ils sont là et pourquoi leur mission fait sens."
"Notre idée était de poser la petite graine pour qu’on se dise que dans un parcours professionnel, passer par la fonction publique, même un court temps, peut être bénéfique pour soi et pour l’intérêt commun."
Un projet porteur de sens
Le résultat de ces courtes vidéos (comprises entre 3 et 10 minutes) : un dialogue entre deux agents ne se connaissant pas, évoluant dans la même sphère professionnelle, mais qui ne font pas le même métier : une directrice RH et un infirmier, un pompier sur le terrain et un autre dans l’administratif, un cadre de la Direction du Budget, à Bercy, et un gestionnaire de lycée, une institutrice en maternelle et une professeure de collège...
En résulte la diversité – insoupçonnée – des métiers que l'on peut exercer dans la fonction publique, "et cette notion de service, d’intérêt général, de fierté à y travailler", que l'on ressent dans la série de vidéos, précise Marine Beck, autre accompagnatrice de "Sous le Bonnet" et responsable des projets innovants à la Préfecture d’Ile-de-France.
"On veut montrer la réalité de nos agents, ce qui incitera peut-être les jeunes et moins jeunes à faire de la fonction publique un projet de première intention".
Des ambassadeurs de la fonction publique
Chrystèle Angrand en est également convaincue, les meilleurs promoteurs de la fonction publique ce sont les agents, et c’est en parlant de leur métier qu’ils peuvent convaincre.
"Ces agents qui acceptent de s’exprimer ont l’envie de reprendre la parole. Ce n’est pas une agence de communication qui parle à leur place ! On met des visages sur ces agents."
De ces visages, de ces vidéos, il en ressort une communication hors-cadre et des gens dévoués, et fiers de leur métier, aussi quand il s’agit d’évoquer les difficultés du quotidien.
Un métier peut en cacher un autre
Devant la caméra, mais aussi en off, Chrystèle Angrand constate que le mot "mission" revient très souvent. "Et c’est une mission au-delà d’une fiche de poste, avec ce sens de l’intérêt commun".
À travers ces échanges filmés, ce sont parfois deux métiers "voisins", et pourtant très différents que chacun découvre. "Je pense à cette institutrice en maternelle et cette professeure de français, témoigne Chrystèle Angrand. Elles n’avaient pas du tout conscience de la réalité de l’autre. Elles évoquaient pourtant les mêmes difficultés rencontrées sur le terrain."
Sous le bonnet, Saison 2
Si la 1ère saison s’est concentrée sur la diversité des métiers dans la fonction publique, la saison 2 se veut plus… ciblée. "L’interview vidéo est cette fois individuelle et l’on va à la rencontre du professionnel sur son terrain."
Ce coup de projecteur "2.0" veut mettre en scène trois professionnels au sein d’une même structure, mais avec des formats plus variés, permettant d’approfondir les spécificités d’un métier, de détailler le quotidien d’un agent, d’une fonction, mais aussi le sens donné à sa mission. "On recherche trois profils qui aimeraient parler de leur métier en profondeur", précise Chrystèle Angrand.
Le format podcast, notamment, permettra de toucher un public plus large (et plus jeune), et de proposer des témoignages d’environ 30 minutes, que l’on pourra écouter facilement chez soi, dans les transports, etc.
Un kit à diffuser dans les collèges et lycées est aussi à l’étude, pour que les jeunes aient une meilleure connaissance des métiers que l’on peut exercer dans la fonction publique. Autrement dit : après la reconnaissance d’une grande pluralité de métiers dans la fonction publique, place à la connaissance de ces métiers ! Et ce dès le collège.
À bon entendeur…
D'autres informations sur le Fonds d'innovation RH (FIRH).
"Sous le bonnet" en quelques chiffres
5 Vidéos réalisées en 2019
3 vidéos (en production) en 2020
10 profils sollicités en 2019 + 9 en 2020
Aides financières : 31 000 euros (FIRH) et 10 000 euros (La Fabrique RH)