Attaché d'administration, un « corps » de métiers passionnants

Etre attaché d'administration, c'est avoir accès, tout au long de sa carrière, à une possibilité de métiers et d'évolution : dans la gestion d'une politique publique, en tant que chef de projet, dans des domaines spécifiques (rh, juridiques, économiques, sociaux), etc. Vous voulez en savoir plus sur le corps d'attaché d'administration ? Par ici l'entrée dans les IRA (instituts régionaux d'administration).
L'approfondissement d'une culture administrative
L'année en IRA permet de faire des rencontres, de parfaire ses connaissances selon sa formation initiale (en droit administratif, droit public, finances publiques, etc.), et de mieux appréhender l’environnement professionnel dans lequel les futurs attachés devront évoluer, se rappelle Sandra Cadot, qui a intégré l'IRA de Lyon par la voie externe, avant de rejoindre, sa titularisation en poche en 2017, la Direction interrégionale des services pénitentiaires de Dijon, en tant que cheffe de l'UPRH (Unité de pilotage des ressources humaines). « Après avoir travaillé plus de 4 ans dans la fonction publique territoriale, passer par un IRA m’a permis de mieux saisir la culture administrative de l’Etat, mais aussi de prendre du recul. J’ai pris cette année comme une chance d’enrichir mes connaissances et de me professionnaliser pour occuper un poste sur des fonctions support (RH, budget, etc.). »
Une année où la cohésion entre camarades est de mise. « Avec les 3 voies de concours (externe, interne et 3ème concours) les promotions sont assez hétéroclites, ce qui permet d'échanger avec des personnes qui sortent de l'université, ou de ministères et de parcours professionnels très différents du vôtre. » Et, une fois l’année terminée, de garder le contact, cultiver le réseau, échanger sur des postes vacants, des pratiques professionnelles...
Curiosité et motivation avant tout
De rencontres et de motivation il est question aussi pour Luxelle Florina, autre diplômée de l’Ira de Lyon, malgré un parcours qui, au départ, ne semblait pas la destiner au corps d'attachée d'administration. « J'ai passé le concours interne avec une maitrise...de lettres. » Mais l'ancienne catégorie B (en tant que gestionnaire rh paie dans l'éducation nationale), puis salariée de l'Université de Lyon III (gestionnaire de scolarité, et contrôleur interne) a de la suite dans les idées. Luxelle n'a pas de formation de juriste, qu'à cela ne tienne, elle suit des cours à l'IPAG. Une mise à niveau vivement conseillée pour qui veut intégrer un IRA ? « Je ne pense pas. C'est surtout la motivation qui fait la différence ! Pour accéder aux concours des IRA, il ne faut pas se mettre de barrières, on peut aussi avoir un parcours universitaire et littéraire...et réussir. J'ai pu assimiler sans problème les questions de droit, de sciences politiques... ».
La découverte d'un univers
Grâce à la période des stages, Luxelle découvre l'univers de la police ,« un monde que je ne connaissais pas du tout. » Aujourd'hui adjointe au chef du bureau des polices administratives de la Préfecture du Val-de-Marne, l'ancienne élève de la promotion Malala Yousafzai (militante pakistanaise des droits des femmes et prix Nobel de la paix en 2014), continue d'avancer. Et, de découvrir un corps de métier passionnant. « Le poste d'attachée d'administration est très intéressant à vivre au jour le jour ».
Et Sandra Cadot de confirmer : « Le jeu des classements et des choix personnels fait qu’on est affecté à des postes et dans des administrations auxquels on ne pensait pas. A mon entrée à l’IRA, je n'aurais jamais imaginé faire carrière dans les services pénitentiaires ! Après deux ans sur mon poste actuel, je vais bientôt prendre de nouvelles fonctions au sein de la DISP (Chef des Politiques Publiques de l’Insertion), ce qui va me permettre de découvrir un nouveau pan de mon administration. » Le conseil pour les futurs : rester curieux et ouvert à de nouvelles perspectives.
Plusieurs métiers dans une carrière
L'attaché d'administration sera amené au cours de sa carrière à exercer différentes natures de mission. Et, s'il le souhaite, au sein de ministères très différents : l'intérieur, la Défense, les affaires sociales, l'environnement... C'est l'un des nombreux atouts de l'attaché d'administration : aller d'un ministère à un autre sans passer par la voie du détachement. Avec une diversité de missions (juridiques, rh, économiques, sociaux...) et de métiers très différents.
Changer de ministère ou passer d’un poste en service déconcentré ou en établissement public à un poste en administration centrale ou inversement constituent en effet des possibilités ouvertes pour tous les attachés d’administration de l’Etat, puisqu’ils sont membres d’un corps interministériel.
Ce qui a changé depuis la réforme
Les épreuves des concours d’accès aux IRA ont été réformées par arrêté du 28 mars 2019. Répartie en deux périodes de formation, l’une en institut (6 mois), l’autre en administration (6 mois), la nouvelle formule des IRA est placée sous le signe de la transformation. Si la formation initiale est axée sur le développement des compétences, un accompagnement individualisé, et la mise en place de deux promotions (contre une avant la réforme), la deuxième période de formation, celle du terrain, s’effectue 6 mois en administration, dont 2 mois de pré-affectation en tant qu’élève, 4 mois d’affectation en tant que stagiaire dans le corps des attachés d’administration. La titularisation, décidée par l’employeur, intervient au 12ème et dernier mois de la formation.